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 Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI

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Andromeda N. Sabloni
Andromeda N. Sabloni





Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI Vide
MessageSujet: Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI   Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI EmptyVen 18 Juin - 23:44



    Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI Av6k4w Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI 9qwcjt
    Red river keep on rolling down
    It's been a longtime since I let my hair hang down
    I'll take my time before I go under the ground
    Oh dandelion tell me what you're thinking now

    charlotte gainsbourg - dandelion


    Je me plaisais à me promener dans le parc après la prière matinale. C’était mon petit rituel quotidien, et j’exécutais toujours la même boucle. Je longeais le parterre de ce qui fut jadis de longues rangées de pensées, d’iris et de soucis, puis je tournais à gauche, passais sous un chêne vieux comme le monde, et je retournais à mon point de départ en passant par un sentier bordé d’arbustes rabougris et desséchés. La pelouse était sèche, les arbres presque tous morts, les fleurs fanées, mais c’était mon bol d’air frais. Et puis, à la fin, je m’asseyais par terre, sur le gazon. C’était mon petit acte de rébellion, mon geste anti-conventionnel. Je ne m’asseyais pas sur un vulgaire banc miteux et écaillé, mais sur la pelouse, certes aride, mais balayée d’un souffle de liberté, le seul que je puisse caresser depuis le piédestal divin où m’avaient élevée la religion et l’amour de Dieu.

    En descendant le long du parterre des fleurs défuntes, je pensais à ma grand-mère, à ce qu’elle était devenue. J’avais beau lui envoyer maintes cartes, tenter de l’appeler lors de mes rares contacts avec le monde extérieur, impossible d’avoir de ses nouvelles. Ce silence prolongé me terrifiait, je m’imaginais les pires scénarios, et d’un autre coté je comprenais qu’elle refuse de me parler. Après tout, j’avais ruiné sa réputation en tentant de me suicider dans les toilettes du lycée. Pauvre Georgia. Elle n’a pas eu une vie facile, et je n’ai pas du arranger les choses. Je n’aurai jamais du venir au monde, j'ai vingt-deux ans et j’ai déjà causé tant de soucis ! Bon, restons calme, ne t’énerve pas. Inspire, expire, comme on t’a appris au centre. Ne cède pas à tes pulsions. Oui, je sais que les ronces au fond du parc sont garnies d’épines tranchantes, pointues, aiguisées comme des lames, des lames qui inciseraient doucement ta chair et… Stop. Inspire, expire. Ne pense pas à ça. Tu as intégré le couvent de San Marco, tu vis, tu manges, tu respires la religion et le bien-être. Tout va bien se passer. Je refusais de penser à Margherita et tous ces hérétiques qui parvenaient à faire de ma vie un cauchemar.

    Je me retrouvais sous le grand chêne, au tronc sinueux, rugueux, rongé par les années, les pics-verts et les insectes, sillonné de larges et profondes nervures sombres. L’ombre du feuillage épais me fit le plus le grand bien, la température commençant à grimper en cette mi-juin, et je retrouvais mes esprit et ma sérénité. Je remontais alors la petite allée longée d’arbres morts, un peu glauques. Mes pensées prenaient un tour de plus en plus philosophique, sur le sens de la vie, le paradis, l’état de nature et toutes sortes de réjouissances. Je réfrénais tant bien que mal ces questions existentielles, comme je m’efforçais tous les jours depuis mon arrivée au couvent. J’avais peur de retomber dans une dépression sévère à force de pensées morbides. Arrivée auprès d’un vieux banc délabré dont j’aurais même peur qu’il tombe en ruine si quelqu’un avait le malheur et l’inconscience de s’y poser. Sans pouvoir retenir un sourire triomphant, je m’asseyais par terre. Limite si je ne lançais pas un regard provocateur au banc, c’est dire. Je devenais peut-être folle, à force de me parler à moi-même et de ressasser les mêmes pensées profondément dépressives sans cesse. Je fermais les yeux, en essayant de ne penser à rien. Pour cela, je me concentrais sur le noir, sur l’obscurité de mes paupières lourdes, et je me coupais du monde. Je me sentais si supérieure dans ces moments-là, comme plongée dans une méditation profonde, presque en transe.

    Aussi, je sursautais en entendant un bruit de pas derrière mon dos. Derrière moi, Santi Todaro, une grande brune avec des cheveux très sombres et des yeux très clairs, un paradoxe à elle toute seule, toujours antithétique, double, fausse. Je ne savais jamais sur quel pied danser avec elle. On la disait schizophrène, je ne savais qu’en penser. Après tout, ça tenait debout. Elle était parfois très gentille avec moi, amicale et puis drôle, mais le jour suivant elle me pousse dans mes retranchements, elle se montre agressive, moqueuse, et se comporte comme Margherita à mon égard. Autant dire que je n’étais franchement pas à l’aise, d’autant plus qu’elle me regardait de haut et que je ne pouvais me permettre de l’ignorer sous peine de représailles sévères, er que donc je me dévissais le coup pour soutenir tant bien que mal son regard bleu et tranchant, guettant sur son visage un quelconque sentiment à décrypter, un indice sur son humeur actuelle. Mais rien, son regard glacé demeurait désespérément impénétrable, et je commençais à me sentir franchement mal.
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Santi Todaro
Santi Todaro





Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI Vide
MessageSujet: Re: Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI   Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI EmptySam 19 Juin - 23:02



    Un couloir, un long couloir. Pourquoi ce couloir? Je n'en ai aucune idée. Il y règne une atmosphère glaciale. Je suis irrémédiablement attirée, je m'y enfonce c'est indécent. Le bruit de mes pas s'évanouit dans l'immensité du corridor. A mes oreilles parvient un cri strident. Je me retroune. Un miroir. J'examine mon reflet. Il est différent de moi. Il me ressemble mais ce n'est pas moi. Et il crie. Mon reflet crie et il frappe la paroie de verre et d'aluminium qui le retient prisonnier dans ce monde parallèle. Soudain le verre se brise. Mon reflet enjambe le cadre doré du miroir. Cette fille. Ses traits sont les miens, mes traits sont les siens. Elle me tend la main.

    Je me réveillai en sursaut. Quelques gouttes de sueur perlaient à mon front, que je m'empressai d'essuyer de ma manche. Je clignai des yeux. Je me trouvai dans le fond de l'église. Avachie sur un banc, dans l'ombre, j'avais dû m'assoupir pendant les prières du matin. A présent l'endroit était vide. Je me relevai. J'avais mal au dos. Voilà ce qu'il en coûte de s'endormir sur les bancs de la maison de Dieu. Jean Yanne a dit un jour 'Si Dieu avait voulu qu'on aille à la messe, il aurait fait les bancs d'église plus confortables'. Je suis bien d'accord avec lui...
    Tout en me dirigeant vers la sortie, je repensai à ce rêve que j'avais fait. Etrange. Ces temps-ci, dès que je fermais les yeux, ces images revenaient encore et encore. Mes psys auraient certainement eu des tas de choses à en dire. Mais j'emmerde mes psys. Ils n'ont pas réussi à me guérir et c'est pour ça que mes parents pensent maintenant que je suis possédée. Mes parents. Cela faisait un peu plus d'un an que je ne les avais pas vus. Ils ne s'en portaient sûrement que mieux. Depuis ma naissance, je n'avais fait que leur causer des problèmes. Problèmes sur problèmes. Je suis un problème à moi toute seule.

    Je me trouvais à présent dans le jardin ou parc, tout le monde ne l'appelle pas de la même façon. L'herbe jaunie, les fleurs flétries. Franchement, rien à voir avec le jardin d'Eden. Jadis sûrement, cet endroit avait été vert et luxuriant. Il faut croire qu'on ne peut pas s'occuper de Dieu et des fleurs. Je relevai a tête. Le ciel était presque invisible tant les branches du vieux chêne centenaire étaient touffues. C'était bien la seule plante ici qui soit restée en vie. Je reprenai ma route. A quelques mètre de là j'aperçu une silhouette féminine. Assise en tailleur dans sa longue robe de religieuse pieuse et chaste je crus reconnaître la petite Andromeda. Heureusement, j'étais pleinement maîtresse de mes moyens et l'autre Santi ne semblait pas être réveillée. Ainsi ne pourrait-elle pas se montrer odieuse avec elle, comme à son habitude. J'avais eu vent de l'histoire d'Andromeda. La pauvre. Une tentative de suicide ratée dans les toilettes d'un lycée. Pas très glorieux. Je décidai que je devais aller lui parler. Ne serait-ce que pour m'excuser de la conduite de mon autre moi. Lentement, je foulais l'herbe, me rapprochant inexorablement de la jeune fille. Elle du m'entendre car elle tourna vivement la tête. Quand elle me vit, je distinguai l'apréhension sur ses traits. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Elle n'aurait pu deviner à qui, de moi ou de l'autre elle allait avoir affaire. Elle soutint mon regard pendant de longues secondes. Enfin, je lui lançai un regard se voulant rassurant. Je pris place en face d'elle sur l'herbe défraîchie. Elle avait l'air d'un ange. Innocente et lumineuse. Mais au fond de ses yeux rien ne brillait. Ses yeux étaient ternes. Comme si la lueur de la vie s'était éteinte. Je lui sourit encore. Je me sentais mal à l'aise devant elle. Mes sourires compensaient ma gêne. « Bonjour. Je... C'est moi. La... gentille? Santi. » Devoir employer l'adjectif 'gentille' pour me démarquer de mon alter ego m'arracha un petit rictus. C'était un peu simple de nous résumer à cela. La gentille et la méchante Santi. Mais après tout, c'est ce qui nous définissait lorsque nous étions en face d'Andromeda...













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Andromeda N. Sabloni
Andromeda N. Sabloni





Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI Vide
MessageSujet: Re: Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI   Dandelion, better hope your mother's praying -SANTI EmptyDim 20 Juin - 1:32



    La situation s’éternisait, on aurait dit un mauvais feuilleton. Je sentais mes joues rougir, et, gênée, finissais pas détourner pudiquement la tête. Je n’en pouvais plus de ce regard si bleu, si dur, qui me toisait et me transperçait de part en part. Je devais avoir l’air si prude dans ma longue robe de religieuse, Santi devait bien s’amuser. Si c’était le cas, elle n’en montrait rien.
    « Bonjour. Je… c’est moi. La… gentille Santi »

    La gentille Santi. Elle devait vraiment me prendre pour une demeurée. La gentille Santi. Ou alors elle ne devait pas avoir une haute estime d’elle-même pour se définir si simplement. Le bien, le mal, les gentils, les méchants. En principe, chez l’Homme, tous ces principe sont entremêlés, indémêlables, personne n’est tout blanc ou tout noir. Mais pas chez Santi. Bonté et cruauté sont soigneusement séparés chez elle ; il y a la gentille Santi, tout en miel et en sucre, et puis la méchante Santi, attention danger. Si tout pouvait être aussi simple que dans le monde de Santi Todaro, ma foi, on n’aurait pas tant de problèmes.
    « Ah. C’est bien que tu sois… heu… gentille »
    Stop. Arrête-toi là. Je battais actuellement tous les records de niaiserie. Pas étonnant que Santi un ton si condescendant lorsqu’elle m’adressait la parole. Je mourrai de honte et me disais qu’en courant vite, je pourrais peut-être m’élancer dans le buisson de ronces tout proche sans que mon interlocutrice ait le temps de réagir. Je secouai la tête pour chasser cette idée perfide.
    « Enfin, c’est gentil de me prévenir, j’avoue ne jamais savoir comment t’aborder »

    De l’art de meubler un silence lourd et embarrassant. Pour camoufler mon désarroi, je triturais machinalement l’herbe sèche et jaune, la malaxais dans ma paume qui fleurait bon le gazon désormais, déracinais quelques pâquerettes flétries et fanées. Santi avait l’air plongée dans ses pensées. Qu’est ce qui pouvait bien la tracasser ? Pourtant, elle semblait d’habitude plus nonchalante, plus flegmatique et sereine. Je me rappelais alors l’avoir aperçue s’assoupir lors de la prière matinale. J’avais voulu la réveiller en sortant de l’église, car son sommeil semblait agité. Elle transpirait à grosses gouttes et gesticulait quelque peu. On m’avait intimé de n’en rien faire. Je me demandais si elle serait réprimandée pour cet écart.

    Comment pouvait-on s’endormir durant la prière du matin ? Pour moi, c’était tout bonnement inimaginable. Premièrement, c’était tout de même la première prière de la journée, celle qui marquait le début d’un jour nouveau. Deuxièmement, il était difficile d’envisager insolence plus délibérée. S’endormir pendant la prière… une preuve d’irrespect considérable, si vous voulez mon avis. Troisièmement, si l’on respectait le couvre-feu, il n’y avait aucune raison de se trouver fatigué à son réveil, la nuit ayant été assez longue pour jouir d’un repos mérité. Seulement, il fallait croire que tout le monde au couvent n’était pas aussi zélé que les sœurs… Respecter un couvre-feu, ça n’est pourtant pas si ardu. Enfin, je dois moi-même admettre que si les bancs de l’église ont bien un défaut, c’est leur inconfort. Rien que d’imaginer les courbatures dont elle devait souffrir, j’en plaignais presque Santi. Mais elle avait commis une faute et devait en être punie. Les courbatures ne seraient peut être que le début de son châtiment mouhahaha

    « Dis-moi, j'ai rêvé ou tu t'étais endormie tout à l'heure pendant la prière ? »
    Blurb. Je regrettais immédiatement mes paroles. Santi pourrait m'en tenir rigueur et m'en vouloir à vie. J'ignorais si elle était du genre rancunière, mais par crainte de la réponse, je cherchais déséspérément un moyen de rattraper mon dérapage stupide.
    « Non, je disais ça parce qu'il m'a semblé que ton sommeil était très agité, mais on me l'a défendu alors je voulais savoir si... enfin... ça allait, quoi »
    Ma voix faiblissait progressivement. Je devais être ridicule, et guettais avec anxiété sur le visage de mon interlocutrice toute trace pouvant annoncer l'arrivée de la "méchante Santi".
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