Toute ma vie a toujours été bâtie sur la religion. On se lève tôt pour ne pas louper la prière du matin, on s’habille avec des vêtements propres et qui descendent en dessous du genou, on prit avant de manger, avant de dormir, le dimanche on passe la matinée à l’église, comme à pâques, à noël … Toute ma vie a été conditionnée par ce foutu Dieu. Il est où lui d’abord ? Est-ce qu’il fait quelque chose pour la paix dans le monde, pour enrayer la faim, pour mettre tout le monde à égalité, pour arrêter que les salops s’en prennent aux filles, que les meurtriers finissent tous en prison ? Est-ce qu’il fait quelque chose lorsque des petites filles se font touchées dans leur bain, dans leur lit ? Non, il ne fait rien, il n’est nulle part, il n’existe pas. Si Dieu existait, il m’aurait déjà tué il y a longtemps. Un jour quelqu’un a dit « On trouve des sociétés qui n'ont ni science, ni art, ni philosophie. Mais il n'y a jamais eu de sociétés sans religion » Et c’est pour ça que toutes nos sociétés sont pourries. HIGHWAY TO HELL.


« Ramène tes fesses ici ! » La brune s’est levée de son lit pour se précipiter sur son balcon, en bas se tenait Guido, son meilleur ami. Les parents lui avaient interdits de le voir, il n’était pas un bon chrétien et donc était forcément de mauvaise fréquentation. Pourtant, rien ne pourrait l’empêcher de le voir, elle avait trop besoin de lui. Ce n’était pas une relation ambigüe ou sexuelle, non, ils s’aimaient tout les deux mais avaient trouvés la limite, celle qui dit que l’on peut être amis sans pour autant coucher ensemble. Elle lui a adressé un grand sourire et lui a fait signe de se taire, posant un doigt sur sa bouche. Elle refit rapidement son lit, mettant le traversin au milieu du lit pour que ses parents pensent qu’elle dormait au cas où il viendrait la voir. Elle a enfilé une robe qu’elle avait raccourcie et cachée dans son placard et est réapparu aux yeux de Guido qui attendait patiemment en bas. La brune a escaladé le balcon et est descendue par la gouttière pour disparaitre en courant dans la forêt. Cette brune là, je la déteste. Je la hais de tout mon cœur, de toute mon âme. Elle mériterait de bruler en enfer, de subir milles et un tourment. Et pourtant je ne dis rien, je ne fais rien. J’encaisse, je souffre en silence. Parce que c’est ma sœur. Ce n’est peut-être pas une excuse valable mais c’est la seule que j’ai su trouver avec le temps. Elle est beaucoup plus âgée que moi, je ne sais pas pourquoi elle vit encore ici, ni pourquoi elle est obligée de partager ma chambre alors qu’il en reste une vide. Les parents pensent surement qu’elle va m’empêcher de faire des conneries, ils rigoleraient moins s’ils savaient que c’était moi qui la couvrait et non le contraire. J’en avais fait mon modèle autrefois, lorsque nous étions enfants c’était la parfaite petite fille à papa, obéissante et bien sous tout rapport. Mais en grandissant, j’ai découvert l’envers du décor, les sorties nocturnes, les garçons, les fêtes, l’alcool. Tout ce qui par définition était mal. Ma sœur était le mal en personne. Elle devenait tout ce que l’on nous avait appris à ne pas être. Ce n’était pas une bonne chrétienne et encore moins une bonne sœur. Alors j’avais appris à la haïr. Parce que c’était elle qui récoltait tout les lauriers alors qu’elle n’en méritait aucun. Parce que c’était elle qui avait droit à toute l’attention des parents alors qu’elle avait toute celle des males fornicateurs au dehors. Il a fallu que je trouve quelque chose pour attirer l’attention, j’ai voulu sortir mais je n’ai pas pu, c’était trop difficile, le monde extérieur est empli de terreur, de monstres, je ne voulais pas me retrouver au milieu d’eux. J’ai essayé de me rebeller mais à chaque fois que je prononçais un gros mot, je me sentais coupable et priais deux fois plus qu’à l’accoutumée pour me faire pardonner ; Et cela ne m’apportait rien au final car on me trouvait ridicule par rapport à elle. Toute ma vie, je l’ai passé derrière elle, je n’étais même pas son ombre non, j’étais l’ombre de son ombre, je n’étais rien. Et ça commençait à me détruire petit à petit, je ne supportais plus cette absurde compétition. J’avais beau prier, personne ne faisait attention à moi. La seule chose qui les a fait réagir c’est quand je me suis retrouvée à l’hôpital après un cours de sport. J’avais oublié de manger depuis plusieurs jours et ils étaient vraiment inquiets pour moi. C’est comme ça que tout à basculé. A cause du sport. J’ai toujours dit que le sport c’est mauvais pour la santé.

★ ATTENTION ★

Pour plus de piment vous devrez placer ces trois mots dans votre essai de 30 lignes minimum : sang - foi - enfant (les mots peuvent changer selon les semaines, n'hésitez pas à vérifier plusieurs fois).

Elle m’a dit que nous allions prier dans la foret. Je ne sais pas pourquoi je l’ai cru, quand j’y repense c’est affreusement stupide, je n’ai jamais vu ma sœur prier en dehors des repas familiaux. Mais je l’ai suivi, parce qu’avais envie de retrouver ma grande sœur, mon modèle. Elle a rigolé en voyant ma tenue, une robe blanche toute simple, m’arrivant en bas des genoux. Alors que nous étions descendues par la gouttière, elle a déchiré le bas de ma robe et j’avais l’impression de porter un long tee shirt. Je n’aimais pas ça, absolument rien ne cachait mes jambes. Elle me guidait en me trainant par la main. Je crois qu’elle s’inquiète pour moi, c’est bien la seule parce que papa et maman ne se sont même pas rendus compte que je ne mangeais plus, ils sont trop occupés à trouver un mari pour Julia la magnifique. Mais Julia elle l’a vu, elle est d’accord avec ça, elle me donne même des vitamines pour que je tienne toute la journée, des petites pilules roses, drôlement efficaces d’ailleurs. Quand j’ai entendu de la musique, je me suis arrêtée, nous n’allions pas prier pour communier avec la nature ni dormir à la belle étoile, elle m’avait amené à une fête. Mon dieu aidez moi ! J’étais en plus habillée comme une trainée avec cette robe qui m’arrivait plus haut que le genou. Mais elle m’obligea a avancer « Allez Bella, ce n’est pas une petite fête qui va te faire du mal. » Je ne voulais pas, je ne voulais pas mais je l’ai suivi, je ne sais pas pourquoi. Je me sentais bien, j’avais pris cette vitamine avant de partir et tout me semblait plus léger. Nous sommes arrivées à cette fête, bien qu’orgie conviendrait mieux. Je suis restée dans mon coin, j’ai évité de me mêler à la foule. Je détestais cet endroit, les gens qui s’y trouvaient avaient tous perdus la foi, perdus Dieu, ils étaient perdus. Mais ma sœur elle ne l’était pas, pas encore. Alors je suis allé la trouver et lui ai demandé de prier. Elle m’a jeté, m’a sorti tout un tas d’horreur mais j’ai tenu bon, il fallait demander pardon, pour tout ce que j’étais en train de voir, pour tout ce qu’elle avait fait. Et puis elle m’a dit oui, un sourire aux lèvres. Elle a proposé que quelqu’un se joigne à nous, j’ai dit oui, plus je pouvais en sauver mieux c’était. Mais il s’est jeté sur moi, ou plus précisément sur mon bras, avec une seringue. Je n’ai pas eu le temps de me débattre qu’elle était déjà vide. Un sentiment de bien être immédiat m’a envahit. J’ai lutté, je ne voulais pas mais j’avais l’impression d’être au paradis, peut-être pourrais je voir Dieu ainsi. Je ne me souviens pas du reste de la soirée. Tout ce que je sais, c’est qu’au petit matin, j’étais dans mon lit, toujours avec cette robe ridicule. J’avais mal au crane et l’impression d’avoir fait quelque chose de vraiment horrible. Une chose me tourmentait encore plus que les autres, je n’avais plus de culotte … Quant à ma sœur, elle avait disparue.

Elle n’est pas revenue, ni le jour suivant ou celui d’après. J’ai prié, chaque jour j’ai prié pour qu’elle revienne. Parce que même si je la détestais pour ce m’elle m’avait fait, je ne voulais pas qu’il lui arrive quelque chose, à ma sœur, ma grande sœur. Mais elle avait libéré quelque chose en moi, à force de prier sans qu’elle revienne, j’ai compris que Dieu n’était peut-être pas un sauveur. J’ai compris que je parlais depuis dix sept ans à quelqu’un qui n’existait pas le moins du monde. A partir de là, j’ai commencé à sortir, voir du monde. J’ai récupéré les vieux vêtements de ma sœur. Au début, c’était dur, j’avais honte de me promener comme ça, de montrer à tous mes jambes sans le moindre problème. Et puis, je me suis fait des amis, des vrais amis. J’ai compris que je n’avais pas besoin de Dieu, j’avais besoin d’eux. C’est dans uns supermarché que mes parents m’ont surpris. En short et débardeur, j’étais en train d’embrasser Fiona quand ils ont changés d’allées. Je n’ai jamais vu autant de haine dans leur regards, ils avaient envie de sang, c’était certain, et le mien sans le moindre doute. J’avais fini par trouver leur regard au moins. Voila, j’existais enfin à leurs yeux. Ah, ils n’avaient toujours pas remarqué que je ne mange pratiquement rien mais ce baiser, ils ne l’ont pas raté. Ce n’était qu’un pari en plus. Pari qui m’a valu un exil dans un couvent, histoire que je retrouve Dieu m’ont-ils dit. Je ne sais pas ce que je fais là, si Dieu existait, il m’aurait ramené ma sœur. Je suis un peu perdue, une chose est certaine, e n’ai pas ma place ici et je ne risque pas de retrouver ma vie d’avant. Trop de religion tue la religion.