Je suis croyante, profondément croyante et c’est quelque chose qui a souvent choqué mon entourage. Je ne parle pas des personnes vraiment très proches de moi comme ma famille mais plutôt de mes camarades de classe, des quelques amies que j’ai pu avoir… Aujourd’hui ce n’est plus vraiment courant de croire autant en Dieu. On préfère tout expliquer par la science et dire que les religions sont pour les ignorants, les superstitieux qui ont peur de l’avenir. J’ai commencé à m’intéresser à la religion catholique à l’âge de 6 ans lorsque ma grand-mère maternelle est morte. Mes parents m’ont alors expliqué que ma grand-mère était partie au ciel rejoindre les anges, qu’elle était avec Dieu et qu’elle était très heureuse. Très vite je suis allée au catéchisme et je me suis mise à prier tous les soirs avant d’aller me coucher. Je parlais à Dieu, à ma grand-mère et je trouvais cela tellement réconfortant. Quand j’avais 10 ans je leur parlais de choses futiles comme le dessert que j’avais mangé ce soir là et puis en grandissant j’ai commencé à me confier. Les gens trouvent que c’est une perte de temps, surtout Napoléon, mais moi j’y crois et je sais que Dieu, ma grand-mère et tous les anges m’écoutent, m’aiment et me pardonnent quand je pêche.

★ ATTENTION ★

« Nausicaä viens immédiatement me ranger cette pelle ! »
J’avais 4 ans et ma chère maman perdait patiente face à mon laisser aller concernant mes affaires. Certes nous étions à la plage et comme chaque enfant qui se respecte je m’amusais à faire des châteaux de sable et dans ces moments là, les pelles, sauts et autres jouets trainent toujours partout mais maman a ce petit côté maniaque dont je n’ai pas hérité. Vous vous demandez sûrement ou je veux en venir. Et bien tout simplement au fait que j’ai eu une éducation irréprochable et que j’en suis très fière. Dans ma vie j’ai eu l’occasion de rencontrer toutes sortes de personnes et je sais à présent que je suis une privilégié.
« Grand-mère est décédée chérie…
- Mais elle est partie où alors ?
- Au ciel avec les anges. Elle est heureuse ne t’en fais pas ma puce. »
J’étais confrontée à la mort pour la première fois de ma vie et j’étais terrifiée. Ma grand-mère venait à peine de décéder que je me sentais seule, abandonnée… Je me suis toujours refusée à comprendre la mort et c’est sûrement pour ça que je crois autant en Dieu. Il m’apporte des réponses aux questions auxquelles personnes n’arrivent à me répondre. J’avais six ans mais j’étais maligne et je comprenais parfaitement la situation. Et n’allez pas penser que parce que je suis croyante, je suis juste une ingénue qui ne veut pas être confrontée à la réalité. Vous les athées vous avez tellement de fausses idées. J’aimerais parler avec eux, leur faire comprendre ce que c’est réellement que d’être croyant.
« Deux frères ! Des jumeaux ! Tu es heureuse ? »
Bien sûr que j’étais heureuse. J’avais toujours rêvé avoir une petite sœur et je venais d’avoir deux petits frères. Même si je n’allais pas pouvoir leur donner les mêmes conseils qu’à une petite fille j’étais quand même ravie d’avoir des personnes à protéger. Oui je l’avoue j’ai toujours eu une tendance protectrice.
« Napoléon je te présente ma fille Nausicaä. »
Je me souviendrais toute ma vie de notre rencontre. Cette rencontre qui a tout fait basculé, qui m’a entrainé dans les pages les plus noires de mon existence. Je le déteste pour ça et je ne peux m’empêcher de l’aimer quand même. Brun ténébreux il ressemblait au diable, à la tentation à laquelle je ne devais pas succomber. Il nous en a fait voir de toutes les couleurs, il a fugué, blessé mes parents, mes frères qui s’identifient à lui et il m’a perverti. Il a littéralement mis le bordel dans ma tête. Mon avenir était pourtant tout tracé : j’irais au couvent San Marco et je deviendrais religieuse. Je ne me voyais pas faire autre chose que de consacrer ma vie à cela. Et voilà qu’il arrive, qu’il m’ouvre d’autres possibilités… Il m’a fait croire qu’il me détestait, qu’il m’aimait et encore aujourd’hui je ne sais pas où j’en suis.
« Tu pars à San Marco Nausicaä, j’ai réussi à t’avoir une place ! »
J'ai cru que j'allais tomber dans les pommes à l'entente de cette nouvelle. Alors ça y’est mon père avait enfin réussi à réaliser mon rêve. J’allais partir là bas et devenir une nonne. Je ne pouvais être plus heureuse, c’était le but de ma vie. Et puis j’ai croisé son regard. Il n’était pas content, il détestait mon père de m’envoyer là bas, il me détestait d’accepter. Que voulait-il que je fasse ? Il ne me prouvait jamais qu’il tenait à moi, qu’il ne voulait pas me perdre. Je n’allais pas refuser la chance de ma vie…
« Napoléon mais enfin qu’est ce que tu fais là ? »
Cinq minutes après j’étais dans ses bras, en train de l’embrasser dans un coin reculé du couvent. Je ne pouvais tout simplement pas faire ça. Je venais d’accepter une vie de religieuse et ça n’incluait aucun autre homme dans ma vie que Dieu. Je venais de pêché là, maintenant, tout de suite et je m’en sentais coupable. Le diable oui c’était bien lui et je ne savais plus de quel côté j’étais à présent…