« A FUCKIN' FAIRYTALE »
Je commencerais bien par vous raconter ma naissance. Je pense qu'il vaut mieux commencer par le début. Et, donc, ce 15 juin 1989, ce fut une course contre-la-montre qui s'annonça. Alors que mes parents faisaient une baby-shower en mon honneur, ma mère perdit les eaux. Sur ce fait, il fallut renvoyer tous les invités chez eux et mes parents, laissant la maison aux parents de celle-ci, s'en alla en hâte à l'hôpital de la ville. Elle fut acceptée de suite en salle de travail puisque selon les infirmières, je pointais déjà un petit bout de ma tête. Je voulais donc sortir très vite et découvrir le monde extérieur. Pourtant, ce fut au bout de deux heures, que l'on put déclarer ma naissance. Mais tout ne fut pas si beau. Je ne poussai pas mes cris de suite. Alors que mes parents s'inquiétèrent, la sage femme me secoua un peu pour me faire réagir. Durant quelques minutes, j'avais fait peur à mes parents mais, tout redevint normal lorsque mon premier cri fut poussé. Et croyez-moi, ce fut loin d'être le dernier. Ils avaient déjà trouvé mon petit nom. Primzee Mahèl Zepplyn, ce fut comme ça que j'allais m'appeler durant mes soixante prochaines années. Mes parents me désiraient depuis cinq ans, et après de multiples tentatives, ma mère me donna la vie. Pour eux, très religieux, c'était un vrai cadeau du ciel. Seulement Dieu n'avait pas fait les choses à moitié et la journée n'était pas terminée pour ma pauvre maman. Elle n'était pas enceinte d'un bébé, donc moi, mais bien de deux bébés. Elle en était complètement sur depuis quatre mois déjà. Ce fut donc dix minutes plus tard que Dagobert Zepplyn prit place dans ce magnifique monde. Il m'avait fallu deux heures pour venir au monde, alors que pour mon frère, elle n'avait eu besoin que d'une heure. Je pense que c'est depuis ce jour que ma mère me rappelle souvent que je suis la plus casse-cou des deux. Ce ne fut qu'au bout de deux heures et après tous les soins, que nous pouvions enfin voir maman et papa. Un moment magique pour deux jeunes gens qui attendaient ce miracle. Le bonheur se lisait à livre ouvert dans notre famille. Mais, le bonheur, le bonheur se n'est pas éternel, n'est ce pas ? Moi, je l'ai compris quelques années plus tard.
Nous étions, ce qu'on appelle, des enfants privilégiés. Nous n'avons jamais manqué de rien, nos parents ayant pas mal d'argent. Mais nous n'avions pas grandis avec toutes les nouveautés dans nos chambres. Mes parents, trop croyants, enfin surtout ma mère, ne trouvait pas utile tout ce qui était télévision, ordinateur, portable. Tout ce qui était important pour elle, était de bien se comporter et d'aller aux messes chaque dimanche matin. C'est peut-être, car nous n'étions pas du tout proches de la religion que nous nous sommes rebellés au fil des années. Depuis notre enfance, nous profitons pas réellement de notre argent et quand j'étais encore petite, je me rappelle que je faisais déjà des caprices pour telle ou telle chose mais maman ne cédait jamais et me disait que si je continuais, Dieu me punirait. En grandissant, Dagobert et moi nous entendions extrêmement bien, contrairement à ce que j'avais pu penser autrefois. Tout nous rapprochais, nous étions comme les cinq doigts de la main, même si nous n'étions que deux. Nous avions grandi avec tout ce que nous voulions jusqu'à ce jour d'octobre.
Nous n'avions que douze ans. Mais, rien qu'à voir le visage de ma mère, j'avais déjà tout compris. Maman venait de nous réveiller pour aller à l'école, il devait être environ 7h20. Papa partait toujours tôt de la maison, il commençait le travail bien avant nous, donc cela ne nous étonna pas de ne pas le voir. Jusqu'à ce que maman remarque un mot sur la table de salon juste avant notre prière. Elle le parcouru des yeux et se laissa tomber sur le canapé. Je récupéra le papier qui avait échappé des mains de maman, et le lit consciencieusement. Alors, il avait décidé de tout plaquer, de nous abandonner. Il était parti comme un lâche, en laissant maman dans le désarroi. Mon père avait décidé de rassembler toutes ses affaires et de s'en aller comme un voleur durant la nuit. Pour la première fois de ma vie, je laissa échapper une larme que remarqua ma mère. Elle me prit dans ses bras, j'avais comme l'impression que le bonheur n'existait pas, qu'il n'était qu'une façade. Papa avait pêché et pour une fois, j'espérais que Dieu le punirait. Nous n'avions pas fait notre prière ce jour-là, ni les autres jours qui suivit d'ailleurs.
Maman ▬ Promet-moi de ne rien dire à ton frère pour l'instant, je lui en parlerais. J'ai peur de sa réaction.Primzee ▬ Mais, il va le remarquer, il demandera après lui et ce sera bien pire s'il l'apprend plus tard. Tu connais son caractère maman, il est capable de tout. Pourquoi il a fait ça maman ? Il ne nous aime pas alors ?Maman ▬ Promet-moi mon ange s'il te plait. Bien sûr, qu'il vous aime, il a même laissé de l'argent pour que je puisses vous élever correctement. Et il va demander pardon à Dieu.Alors selon mon père, tout s'achetait même l'amour. Sur ce coup-là, il se trompait, car jamais, oh non jamais plus, je n'aurais de l'amour pour lui. Il venait de mettre fin à un beau rêve et la réalité faisait trop mal pour ne pas lui en vouloir. J'avais promis à ma mère de ne rien dire à Dagobert, mais j'avais bien raison, lui qui était si proche de notre père, s'inquiètait de ne pas le voir rentrer le soir venu. Ma mère lui donna des excuses baffouillées, mais quand les soirs suivants, il n'était toujours pas là, elle lui avoua donc qu'il était parti et que c'était la vie. Mon frère, très impulsif, avait cassé plusieurs bibelots et remis en question la religion devant maman. Je m'en rappelle du visage de maman, qui s'inquiètait pour son fils. Nous avons passés des semaines à l'attendre, à se demander s'il reviendrait, mais rien, aucun résultat, il était parti et avait emporté mon amour pour lui avec.
En parlant d'amour, tout le monde est déjà tombé, au moins une seule fois, amoureux et tout le monde a déjà souffert au moins une seule fois aussi. Et bam, je ne suis pas passé à côté moi. J'avais quatorze ans et pensait avoir rencontré le gars de mes rêves, celui qui envahissait mes pensées. Mais, ce fut tellement dure de le conquérir, lui qui ne posait même pas un regard sur moi. Selon lui, je n'étais pas à sa hauteur et j'étais même un peu trop proche d'autres gars qu'il détestait.
Primzee ▬ Sors avec moi Paul s'il te plait, tu sais que je t'aime.Paul ▬ Tu es si pathétique Prmizee de me supplier pour que je sorte avec toi.Primzee ▬ Mais pourquoi tu veux pas ? Je suis belle et puis toutes les garçons veulent sortir avec moi.Paul ▬ Je ne suis pas tous les gars, Primzee.Voilà comment tous les jours, il me remballait. C'est vrai que face à lui, j'étais vraiment minable mais c'est ce que me faisait l'amour que je ressentais pour lui. Ce fut seulement un an plus tard que nous sortîmes ensemble. Cela faisait un an que je le courtisais mais impossible de sortir avec lui. Je n'osais pas lui dire tout simplement le "je t'aime" tant attendu donc il ne voulait pas sortir avec moi. Il n'était pas sur de mes sentiments et préférait en restait là. Mais, un an après, me rendant compte de l'amour que j'avais réellement pour Paul et dû fait que je ne pouvais l'oublier, j'avais donc pris enfin les devants et je lui avais donc déclaré ma flamme. Ce fut un long discours que j'avais parcouru en long et en large et je ne lui avais pas laissé le temps pour qu'il réponde à ma sérénade que je l'embrassais déjà. Un des plus beaux moments de ma vie puisque ce fut le jour où ce magnifique garçon au doux prénom de Paul devint mon petit copain.
Mais, un an plus tard ce fut le drame. Après avoir passé notre première nuit ensemble, Paul décida de rompre. La raison, je ne l'ai pas comprise immédiatement, mais par la suite, j'ai appris qu'il voulait juste me dépuceler avant ses amis. J'ai appris aussi qu'il devait déménager, et que dans ces cas-là, il était sûr que je ne ressortirais jamais avec lui. Moi, qui était tellement amoureuse et différente d'aujourd'hui, décida de changer totalement de caractère et de ne plus jamais me faire avoir. J'ai pris donc un malin plaisir à être celle qui dépucelait les gars, ou encore celle qui quitte mais qu'on ne quitte jamais. Je suis devenue une fille facile, comme certains disent. Je suis assez fière de ma réputation et avec mon charme, j'arrive à emballer énormément de garçons et cela depuis mes dix-sept ans.
En parlant de mes dix-sept ans, ce fut l'année la plus belle de ma vie, tout cela grâce à une rencontre magnifique. Prenons un joli jeune homme se prénommant Jean et un belle brune au regard de braise se prénommant Primzee, enfin moi quoi et donnons leur une rencontre des plus simples, cela vous donne, non pas une histoire d'amour à l'eau de rose, mais une amitié explosive et sincère. Cette amitié semble indestructible dès la première semaine de notre approche. On arrivent à se compléter et, en la compagnie de Jean, je me comporte tout autrement. Dès la première fois que je l'ai vue, je n'ai pas eu envie de la mettre dans mon lit. Non pas qu'il n'est pas beau, mais j'ai comme une envie qu'il me protège face à tous ses méchants garçons.
Notre rencontre n'était pas banale du tout. Comme tous les samedis soirs, ma mère adorait fréquenter les soirées mondaines et mon frère et moi étions sûrs d'être embarqués avec elle, maintenant que nous étions plus grands. Mon petit frère adorait cela, entendre parler les vieux d'argent ou de leurs gentilles fifilles à leurs papas, enfin surtout regarder les jolies filles, moi, franchement, je m'emmerdais carrément. Ce n'était pas du tout ce que j'aimais, moi, à mes dix-sept ans, je préférais sortir avec mes potes et draguer tous les gars qui passaient dans la rue. J'avais la haine, car c'était un soir de moins chaque semaine, pour me ramener avec un mec dans mon lit. Quel ennui ces soirées ! J'avais donc profité que ma mère et mon frère soient en plein conversation avec une personne de haute importance, si j'avais bien compris, et vous savez que quand ma mère commence à parler, vous n'en finissez plus. Donc j'en profitait pour me faufiler derrière le rideau où beaucoup de jeunes hommes passaient. Derrière ce rideau, il y avait un escalier et moi, je m'imaginais déjà monter les escaliers, ouvrir une porte et découvrir plusieurs garçons m'attendant dans leurs plus belles tenues. Mais, il fallut que quelqu'un me bouscule pour me sortir de mon rêve si délicieux. Je vous laisse deviner qui était le criminel. Fort de mon caractère, j'avais décidé de ne pas me laisser faire, mais il avait de la répartie le petit.
Primzee ▬ Tu pourrais pas faire attention toi ! Tu n'es pas un mec pour rien.Jean ▬ Oh tais-toi et au lieu de te plaindre, aide moi à échapper à mes vieux parents.Primzee ▬ Pourquoi veux-tu échapper à tes parents ?Jean ▬ Tu vois le gros lourd, près du buffet là-bas ?Primzee ▬ Pour être un gros lourd, s'en est bien un. Je le vois oui et alors ?Jean ▬ Mes parents veulent que je travaille avec lui pour être bien vu par tout le monde et puis ça m'ennuie tellement.Primzee ▬ Tu veux partir avec moi et t'amuser un peu ?Jean ▬ Je ne pourrais refuser, tant que tu m'emmènes loin d'eux.Comme j'avais promis à Jean, je l'avais emmené loin de cette soirée, à une fête d'un de mes amis où l'ambiance était toute autre. Moi qui pensais qu'il n'arriverait pas à se décoincer, je fus tellement étonnée quand je le vit se déhancher sur toutes sortes de musique. C'est durant ces deux heures passés ensemble que notre amitié s'est forgée. Une soirée inoubliable pour moi. J'avais enfin trouvé mon âme soeur, celui avec qui j'étais sûr d'être ami pour la vie. A notre retour à la soirée mondaine, nous nous sommes fais tués mais rien n'avait plus d'importance après la soirée que j'avais passée.
Puis vient mes dix-huit ans et une décision de ma mère qui vint me casser en deux. Elle avait décidé de déménager. Elle était originaire d'Italie, et sa ville natale, Salern lui manquait. Je ne voulais pas partir, tout quitter et m'éloigner de Jean, pour qui je commençais à ressentir des tous autres sentiments, mais quand ma mère a décidé quelque chose, vous ne pouvez pas la changer d'avis. Je lui avais même demander de me laisser chez ma tante afin de rester à Los Angeles, mais elle ne voulait pas. C'est toute la famille qui devait partir. Je pensais que j'allais m'emmerder carrément mais au contraire, elle est canon cette ville. J'ai rencontré de superbes gens à mon arrivée, et c'est à ce moment-là que je me suis carrément éloigner de la religion. Mon frère, lui s'était éloigné depuis le départ de notre père, et enchaînait connerie sur connerie. C'est à ce moment-là que j'ai commençé à le suivre dans ses plans foireux.
Trois ans ont passés et ma vie a quelques peu changée. J'ai dû faire face à des déceptions, des pleurs, des joies et des décisions qui ont dicté ma vie. Les déceptions viennent le plus souvent de mes amis, enfin anciens amis maintenant. Vous vous demandez de qui je parle, peut-être. Niveau boulot, je suis heureuse. Je suis toujours des études mais je m'emmerde tellement assise sur une chaise à écouter un vieux parler. J'ai trouvé comment bosser et faire la fête en même temps. Je suis stripteaseuse, et je n'ai pas honte de le dire au contraire. Mon frère et moi sommes toujours dans des plans foireux. Tout ce qui est vente de drogues et vol de voiture, on s'y connait. Et l'amour dans tout cela et ben je tiens bon à ma promesse de ne plus tomber amoureux. Enfin, j'essaye. C'est vrai, j'aime les gars et j'aime passer des nuits de folies avec eux, mais j'aimerais aussi tellement me poser. Je pense souvent à Jean. Il est loin de moi, mais il me manque tellement. J'ai eu quelques nouvelles, il y a deux semaines, et j'ai appris qu'il allait se marier. Moi qui pensais tomber amoureux de lui, l'annonce m'a coupé tous mes sentiments pour lui. C'est vrai, on s'étaient promis amitié, mais plus je pense à Jean, et plus mon coeur bat de plus en plus fort. C'est bien de l'amour ça. Mais, comme d'habitude, l'amour et le bonheur n'est pas fait pour moi. Il va se marier, et m'a même invité, moi qui ne rêve que d'être à la place de sa future femme. Puis, ma mère a pris une décision. Elle nous a placé, moi et mon frère dans ce couvent pour qu'on réfléchisse à la vie et qu'on retrouve l'amour pour la religion. Elle est folle, je vous le dis. Je viens tout juste d'arriver dans ce couvent, et je n'attends qu'une chose, pouvoir me barrer.
