« A GIRL CAN DO WHAT SHE WANTS TO DO AND THAT'S WHAT I'M GONNA DO »

Mai 2000 ;
J’ai décidé que, à partir d’aujourd’hui, j’écrirais ma vie dans ce journal. Je ne crois pas qu’elle sera toujours heureuse, bien sûr que non. Elle a commencé si mal…
Bref, je me présente. Je m’appelle Michela Marconi, et je n’ai pas de surnom. J’ai eu dix ans il y a quelques jours, je me rapproche de plus en plus de la liberté. J’ai l’impression d’être enfermée, ici. Maman ne me laisse sortir que le week-end pour que je puisse voir mes amis. Je pense qu’elle a compris que je fais des bêtises, quand je suis dehors. Elle a raison, même si je ne lui dis pas. J’ai fumé ma première cigarette avec les garçons de ma bande il n’y a pas longtemps. On essaie de renouveler l’expérience après les cours, mais on a tout juste le temps de l’allumer qu’il est l’heure de rentrer.
Il faut encore que je réfléchisse à un endroit où te cacher. Je ne veux pas que maman te découvre !


Décembre 2003 ;

Je viens tout juste de rentrée des cours. J'ai réussi à échapper à maman, elle n'a pas vu le bleu que je me suis faite tout à l'heure. Heureusement d'ailleurs, ce serait la troisième blessure en deux semaines. Mais devine un peu qui est-ce que j'ai choppé à la sortie : Belinda ! Cette fille dont je t'avais déjà parlé. Quelle garce ! Et bien figure-toi qu'elle est rentrée chez elle en pleurant et tout ça sous les yeux de tous les élèves de l'école ! Je l'ai frappé. Un peu... Mais elle le méritait ! Maintenant, elle ne viendra plus jamais se frotter à moi, tu peux en être sûr !


Juillet 2005 ;

Maman pense que j'ai des problèmes psychologiques, ou je ne sais pas trop quoi. Elle dit que je n'arrive pas à contrôler mon agressivité et que j'ai besoin de me calmer. C'est vrai que je m'emballe pour un rien et puis, j'aime assez me battre. Je n'ai pas peur de me faire mal, ni de me quereller avec des garçons. Le jeu en devient d'autant plus marrant !
Enfaite, je crois que maman a raison, j'ai sans doutes des problèmes au cerveau. Mais pour le moment, ils ne sont pas encombrants.


Juin 2006 ;

J'ai rencontré ce type, l'autre jour. C'était pendant une de ces soirées où on passe son temps à boire et à danser coller-serrer. Il était pas mal, je me souviens avoir pensé qu'il était à croquer. C'est lui qui m'a abordé, il m'a offert un verre et on a discuté. Juste un peu, le reste de la soirée s'est passé sur la piste de danse. Puis dans une chambre. Est-ce qu'il a senti que c'était ma première fois ? Probablement pas. En faite, je suppose qu'il n'a pas pensé une seule fois à moi. Il bougeait et je faisais en sorte de le suivre dans ses mouvements. Dans un sens, c'était horrible. Partager sa première fois avec un parfait inconnu rencontré dans l'heure même. Mais j'ai aimé. Ces sensations, c'était puissant ! Que dieu me pardonne d'en avoir redemandé deux fois (ma petite touche d'ironie de la soirée).


Avril 2010 ;

Je pense que, cette fois, j'aurais dû m'abstenir. J'ai visé beaucoup trop haut et je n'ai pas réussi à me contenir. Après avoir cogné un type qui m'avait approché de trop près, je me suis enfuit et je suis tombée sur les fliques. C'est là que j'ai fait ce geste, un peu stupide, j'avoue, mais qui m'a fait sourire - au début seulement. Un petit doigt d'honneur pour leur montrer ma supériorité ; il m'a valu cette nuit en cellule. Lorsque ma mère est venue me chercher, non sans m'avoir d'abord hurlé dessus, j'ai appris que je partirais pour ce... couvant. Non, mais, est-ce qu'elle blague ? Un couvent ? Moi qui est toujours aimé la « rock 'n' roll » attitude, le sexe et l'alcool, que vais-je faire là-bas ?